On tenait à évoquer, un quartier si grand, si complexe, qu’on ne pouvait imaginer y passer sans s’arrêter. Parlons donc de la chapelle et des communautés indiennes, tamoules, Sri lankaises ou pakistanaises dont les commerces et restaurants s’étendent de la Chapelle à Château d’Eau ! Ce qui peut paraître comme un ensemble vu de l’extérieur s’est en fait construit par vagues successives, à des lieux différents jusqu’à grandir au point que ces communautés ont fini par se retrouver.
La construction du quartier de la chapelle au passage brady
Pour évoquer cette histoire brièvement, on peut dire que tout commence plus à l’ouest, quand des marchands de pierres précieuses s’installent entre Gare de l’Est et Rochechouart, sûrement en raison de la proximité avec la Gare du Nord et les grandes capitales européennes spécialisées dans ce commerce. Les premières vagues d’immigration ont lieu dans les années 1950,60, avec l’intégration progressive de Pondichéry dans la nouvelle Inde indépendante. Ceux-là installent des commerces près de la Chapelle, mais aussi des restaurants à destination du public français au niveau du passage Brady.
Viendront ensuite des communautés pakistanaises et indiennes fuyant la troisième guerre Indo-pakistanaise qui mènera à l’indépendance de ce dernier pays. Ils s’installent plus au sud de la rue du Faubourg Saint-Denis, près de la Gare du Nord. Enfin, au détour des années 2000, les communautés sri-lankaises, et plus particulièrement tamoules, s’établissent au nord de la rue, au niveau de La Chapelle.
Le quartier dépasse aujourd’hui largement ces rues puisqu’on peut citer le grand Temple Ganesh rue Pajol, point de départ de la Fête annuelle de Ganesh. Mais pour en savoir plus, le mieux serait de suivre, et de découvrir les tours qui y sont organisés. Si on doit vous donner deux noms, Jody Danasse et BouiBoui le Blog !
Pour poursuivre l'expérience chez vous
Après avoir évoqué brièvement l’histoire du quartier autour de la Chapelle et du Passage Brady, on vous a fait une sélection de recettes histoire de voyager en cuisine !
On commence par une spécialité tamoule, que l’on retrouve aussi bien dans le sud de l’Inde qu’au Sri Lanka. L’isso vadai est une croquette de crevette préparée majoritairement à partir de lentilles corail, parfumées au piment, aux feuilles de curry (le fameux kaloupilé), à la coriandre, au cumin et au fenouil. La diaspora tamoule s’étend de l’Inde à de nombreux pays d’Asie du Sud-Est. On retrouve cette cuisine de rue typique, notamment les vadai, en Indonésie. Au nord de l’Inde, on peut également trouver une préparation similaire, l’Aloo tikki.
Le Mirchi bajji est un snack du sud de l’Inde composé d’un petit piment farci, recouvert d’une panure à la farine de pois-chiche puis frit. Si les fritures à base de farine de pois chiche s’appellent Bajji dans le sud, c’est pakora au nord. Là-bas, on fait frire des patates ou des oignons plutôt que du piment. Pour l’accompagnement, les vendeurs de rue disposent souvent du chutney de mangue ou de tamarin, au tamil Nadu, ce sera des oignons émincés et une bonne dose de chaat masala.
Si vous voulez la jouer lunchbox, on a sorti un Paneer Kofta Korma typique de Mumbai. Au menu, des boulettes (kofta) de paneer, un fromage frais maison, braisées dans une sauce. Pour s’adapter aux régimes végétariens, on les remplace donc parfois par du paneer. La korma indienne est aussi particulièrement piquante, c’est pourquoi on ajoute toujours en fin de cuisson du yaourt, pour adoucir les saveurs !
Enfin, l’un des plats pakistanais le plus connu en dehors de ses frontières, le sindhi biryani. C’est un plat dont les origines sont intimement liées à la culture perse. En effet, c’est dans l’Iran actuel qu’est né le riz pilaf. Le principe consiste à cuire du riz à l’étouffée en le parfumant avec des bouillons et des mélanges d’épices, en incluant parfois des viandes ou des légumes. Notre biryani du jour vient du Pakistan et, comme son nom l’indique, de la région du Sindh dans le sud du pays.
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