Il y a des parcours de vie que l’on admire particulièrement, sinueux, étranges, inspirants. Celui de Sabrina Ghayour en fait partie. Née en Iran, elle arrive au Royaume-Uni à l’âge de 2 ans avec sa mère et sa grand-mère. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, on ne cuisine pas très traditionnellement à la maison, elle raconte même dans une interview que sa mère lui a appris à se servir de baguettes dans un restaurant japonais lorsqu’elle était enfant (fait rare dans les années 1980). Elle prend ainsi goût à la cuisine pendant ces années-là, notamment parce qu’elle raconte avoir eu une grande liberté pour expérimenter les mélanges les plus étranges dès son plus jeune âge.
Bien plus tard, après quelques années passées dans le monde de l’événementiel et du marketing, elle perd son emploi après la crise économique de 2008. Au détour d’un tweet, elle assure pouvoir servir d’aussi bonnes assiettes que Thomas Keller qui venait d’ouvrir un pop-up où l’on s’arrachait des places à 250£, à la différence que la place couterait 2,50£ chez elle. Le tweet explose et elle reçoit dans la journée des invitations de restaurants qui lui proposent de venir cuisiner chez eux. Les ateliers culinaires et pop-up s'enchaînent. Elle crée les “supperclubs”, des dîners participatifs dans sa cuisine où l’on s’arrache les places à un prix dérisoire (depuis, ils se déroulent dans de grands restaurants).
En 2014, elle publie son premier livre, Persiana, qui laisse une grande place à la cuisine iranienne. En 2016 sort Sirocco, qui reprend le principe de son précédent ouvrage dans une version “simplifiée”, puis vient certainement notre préféré, Festins en 2017 où l’autrice révèle ses inspirations, qui viennent de partout. Pour reprendre l’une de ses citations : “je crée des recettes où il y a de la fish sauce et de l’harissa et un joyeux mélange d’ingrédients, je n’ai aucune idée de si c’est oriental ou occidental, c’est du Sabrina.”
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